lundi 26 mars 2012

Hanaken - La ligné du Sabre par Geneviève Blouin

Ceci est le premier roman de Geneviève Blouin, mais loin d'être sa première publication. Elle a publié des nouvelles dans des revues tels Solaris, Alibis et Brins d'Éternité. Elle s'est même méritée le prix Alibis en 2011 avec sa nouvelle '' Trois Coups l'annoncent''. Elle tient entre autre le savoureux blogue ''La Plume et le Poing''.

Ce premier roman se situe au japon médiéval alors que la famille Hanaken subit le déshonneur lorsque leur père tente en vain d'assassiner le seigneur du fief. Celui-ci fait exécuter le père. Les héritiers seront à ce moment pris entre l'honneur de venger leur père et la loyauté envers leur seigneur, loi immuable pour les samouraï.

Le roman en est un d'ados ou jeunes enfants. Un lecteur plus averti et expérimenté n'y trouvera pas nécessairement son compte autre qu'une lecture divertissante pour passer le temps. Mais d'un point de vue jeune, je crois que généralement le pari est gagné. Il y a tout juste assez d'action pour entretenir le suspense. La très courte longueur des chapitres insuffle aussi du rythme à l'histoire.

Geneviève Blouin est historienne de formation et ça parait et c'est une des faiblesses du roman pour moi. Les mots en italiques qui renvoient au lexique me faisaient décrocher. Ça me rappelait le secondaire alors qu'on devait produire un rapport de lecture et définir les mots que nous ne connaissions pas. Pour moi, ça faisait trop académique. Si je compare avec Guy Gavriel Kay, qui fait un peu dans le même style (roman de fiction historique), il réussit à nous plonger dans l'univers, l'ambiance d'une époque, à nous la décrire de façon assez subtile et efficace pour qu'on puisse se faire une image très réaliste sans avoir recours à un lexique pour être certain qu'on comprend et que tout le monde a la même image.

Il y a quelques faiblesses d'écriture par endroits, mais qu'on pardonne rapidement à un premier roman et encore plus a un roman pour ado.

Pour moi, le personnage de Satô était le plus intéressant, car il était comme un ''wild card'' dans l'histoire. Il pouvait pencher d'un bord comme de l'autre. Yukié, elle était trop prévisible et on voyait son dénouement venir plusieurs chapitres d'avance. Paradoxalement, ce sont les passages de Yukié qui m'ont le plus intéressés, car en bout de ligne, j'avais plutôt l'impression qu'il ne se passait pas grand chose avec Satô. J'avais le sentiment de perdre mon temps alors qu'il me semblait que ce personnage avait un immense potentiel.

Il y a quelques passages sublimes. Pour moi, la scène où le seigneur reçoit le premier émissaire du seigneur ennemi fut sublime. Très bien amenée et développée quelques chapitres auparavant cette scène exprime entièrement le roman pour moi...comment on peut-être tiraillé entre la loyauté et l'honneur et comment c'est l'instinct au plus profond de nous qui finit par dicter nos gestes. Enfin, je ne sais pas si j'interprète trop ce passage, mais pour moi il était révélateur et c'est la scène qui m'a le plus marqué.

En conclusion, très bel effort par Geneviève Blouin. Si vous avez un ado ou jeune enfant, faites-lui découvrir ce roman, il passera un bon moment.

3 commentaires:

  1. Merci pour cette critique! :)

    La scène avec le messager est le point à partir duquel tout le roman s'est développé. Ce n'est donc pas un hasard si elle est frappante! ;)

    Pour Satô, il a effectivement beaucoup de potentiel (et son aspect wild card ne semble pas bien perçu des lecteurs... j'aurais dû insister davantage). Il sera plus important dans la suite.

    Pour ce qui est de l'aspect académique du lexique, c'était un choix éditorial pour rendre le roman plus facilement accessible aux plus jeunes. Ça a agacé plusieurs adultes. Je dois réfléchir à ce que je fais pour le tome II.

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    1. La belle critique était bel et bien mérité.

      Pour le lexique, je pensais à ça, peut-être que les images dans le livre étaient suffisantes pour faire comprendre la majorité des définitions qu'il y avait, surtout les armes et les habits.

      Mais comme tu dis, pour un public plus jeune, peut-être est-ce approprié. Est-ce que tu as eu des commentaires en ce sens de ton plus jeune lectorat?

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    2. Certains ont apprécié. D'autres l'ont ignoré. Les jeunes sont rarement agacés par ce genre de détail. Ce sont plutôt les adultes (qui se sentent obligés d'aller voir les définitions) que ça agace d'habitude! ;)

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