samedi 9 mars 2013

Comment j'ai souhaité la mort de mon fils



Il y a des fois où la réalité dépasse toutes les fictions que l'on aurait pu imaginer. Il y a peut-être pire, ce n'est peut-être pas hors du commun, mais ceci est notre histoire, notre cauchemar.

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Chronique 1: La Genèse d'un Cauchemar

Tout débuta dans l'allégresse il y un peu plus de neuf mois, alors que ma blonde me présente un test de grossesse positif. La grossesse était voulue et planifiée et elle arrive uniquement après deux mois d'essais.Date prévu de l'accouchement, 24 février 2013. Étant donné que c'est notre deuxième enfant, les sentiments sont moins ambivalents que lors d'un premier bébé. Et je me mets même à rêver que ce serait un fils, mon fils. J'adore ma fille, mais pour un père, je crois que c'est presque naturel de rêver à un petit gars pour enfin faire des choses de ''gars''.

La grossesse se déroule passablement bien. La maman a des hauts-le-coeur plutôt fréquents et qui s'éternisent, mais rien de plus sérieux. Voilà qu'arrive la première échographie vers la 13e semaine. Sans hésiter, maman et papa veulent savoir le sexe de l'enfant, même si à ce moment c'est toujours incertain. Le docteur nous annonce une bonne probabilité d'une fille. Un peu de déception de ma part, mais somme toute, j'aime bien les petites filles. Je me fait peu à peu l'idée de ne pas avoir de garçon, j'abandonne tranquillment mon rêve.

La deuxième échographie, vers la 20e semaine nous confirme que le sexe de l'enfant est en fait masculin! Mon coeur se met à battre à tout rompre et je me dis que la vie m'a réservé une belle surprise.Maman démontre une petite pointe de déception, voulant une petite soeur pour notre fille  et trouvant cela plus pratique mais est tout de même très emballée. Moi je suis content et heureux, la vie est belle...vraiment?

Durant l'échographie, on voit que la technicienne prend beaucoup de temps et revient régulièrement sur certaines mesures. Elle nous annonce finalement qu'elle doit aller consulter la radiologue et elle nous laisse seuls. L'ambiance s'assombrit. La joie disparait et la crainte prend toute la place. Maman et papa se regardent dans les yeux se questionnant du regard, mais qu'est-ce qui se passse? De longues et interminables minutes s'égrainent et enfin la radiologue se présente pour refaire certaines mesures. Elle se tourne finalement vers nous pour nous dire que le coeur semble présenter une légère anomalie et que la grosseur de la tête est à la limite supérieure de la normalité et que nous devrions aller faire plus d'investigations à l'hôpital Ste-Justine. Moi je me mets à imaginer des malformations cardiaques et ma blonde panique à l'idée que la grosseur de la tête puisse indiquer une malformation cérébrale et un retard intellectuel, ce dont je n'avais pas saisi les implications mais qui s'insinue peu à peu dans ma tête.

Quatre jours plus tard, nous sommes en route pour Ste-Justine pour une échographie cardiaque foetale. Quatre jours à s'inquiéter, quatre jours à se demander ce que l'on fait en cas d'examen positif.Nous prenons la décision commune de ne poursuivre la grossesse si possibilité de syndrome avec déficience mentale se présentait. Une heure plus tard, les résultats tombent, sont coeur est bien beau, rien  à signaler. Pour la tête, il n'y a pas d'examen plus poussé, car ce n'est pas considéré critique. Nous poussons un soupir de soulagement, mais la graine du doute est semée et ne nous quittera plus jusqu'à la fin. Nous qui débattions avant pour savoir si on voulait une fille ou un garçcon, maintenant nous trouvons ce débat conplètement futile. Tous ce que nous désirons désormais, c'est un enfant en santé. Nous demandons une échographie vers 29 semaine juste pour se rassurer une fois de plus. Rien à signaler. Le bébé évolue dans les alentours du 50e percentile.

Le reste de la grossesse se déroule sans anicroches. Nous nous occupons de la chambre de bébé, parlons beaucoup à notre fille Anabelle de son petit frère. Elle est très exciteé à l'idée d'avoir un vrai bébé à s'occuper. Nous cherchons avec beaucoup de difficulté le nom de notre fils.

Trois semaines avant l'accouchement, lors d'un examen de routine, le médecin trouve que la hauteur utérine de maman n'a pas augmentée, on demande une écho d'urgence. Le lendemain, nous nous retrouvons à l'hôpital encore une fois morts d'inquiétude. Le bébé est très bas dans l'utérus et le médecin a beaucoup de difficulté à prendre ses mesures. Puis elle lâche une simple phrase: '' Je prends encore quelques mesures et on va jaser''. Ça y est, j'ai soudainement très chaud. Ma vision se brouille. Mon coeur s'emballe.  Je dois trouver un endroit où m'asseoir. Je trouve une petite chaise pliante en métal et je m'asseois. Mon regard croise celui de maman. L'inquiétude se lit dans son visage.

Le médecin nous dit finalement que d'après ses mesures, le bébé se situe maintenant au 16e percentile, 6 percentiles au-dessus de la provocation automatique, (dans le cas où  le bébé peut avoir de la difficulté à grandir dans l'utérus). Elle ne sait pas quoi faire, si elle provoque ou pas. Elle décide finalement de surveiller pendant plus d'une heure l'activité du bébé pour s'assurer qu'il bouge bien. S'il ne bouge pas bien, on provoque dans quelques jours. Une heure plus tard, nous avons le verdict, on ne provoque pas, car le bébé semble bien bouger. Nous  poussons un soupir de soulagement, mais la graine d'incertitude qui a germée depuis plusieurs mois continue à pousser.

Une semaine plus tard, autre examen de routine, la hauteur utérine a augmenté un peu, mais le médecin demande de passer une autre échographie, juste pour être certain. Tout se révèle passablement bien, le bébé est rendu maintenant au 21e percentile. Ça ne  sera pas un gros bébé, mais on a déjà vu pire. En résumé, clarté nucale négative, 4 échographies, 1 échographie cardiaque foetale, le bébé à été surveillé à outrance.

Encore deux semaines se déroulent et les premières contractions arrivent, nous sommes le 26 février 2013. Enfin, toute cette grossesse inquiétante tire à sa fin. Nous allons finalement vers l'hôpital afin de vivre ce rêve de compléter notre famille. Nous avons même finalement trouvé un nom, notre fils se nommera Nicolas. J'amène la caméra vidéo, car cette fois, nous voulons plus de souvenirs de ce moment mémorable.  Et mémorable il sera, au-delà de toute ce que l'on aurait pu imaginer.

2 commentaires:

  1. Francois, j'aimerais te dire quelque chose de profond mais je suis choquee.
    C'est pour ca que j'aime la fiction et pas la realite.

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  2. Quelques fois, je me pince pour m'assurer que je ne suis pas en train de rêver.

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