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Chronique 16 : Nicolas répond…
à sa façon.
Dimanche 31 mars – Lundi 1er
Avril
Le dimanche de Pâques, Nicolas a
passé une journée calme et stable dans les bras de papi et mamie. Maman et moi profitions de ce dimanche de Pâques pour faire
la chasse au coco à la maison, manger du chocolat et participer au traditionnel
brunch de Pâques dans la famille à maman.
Vers minuit et demi cette nuit-là,
le téléphone nous réveille. Maman ne veut pas aller répondre, sachant très bien
qui appelle. Je réponds donc en retenant mon souffle. Nicolas a recommencé à
faire des convulsions. Ils lui ont donné une grosse dose de phénobarbital pour
tenter de contrôler les convulsions. C’est le résident qui est au bout de la
ligne. Il me dit qu’il nous reparlerait le lendemain matin et que selon lui, il
n’y avait pas vraiment d’urgence. Je lui réponds par saccade, avec ma voix
tremblotante. Je n’ose pas regarder maman dans les yeux.
Je raccroche le téléphone et
raconte à maman ce que le résident m’a dit. Nous pleurons. En quelque sorte,
Nicolas semble nous donner une réponse quant à la direction qu’il voulait
prendre. Nous ne savons que faire. Devons-nous réveiller mamie pour venir
surveiller Anabelle pendant que nous nous rendons au chevet de Nicolas? D’un
autre côté, je suis plutôt convaincu que nous pouvons attendre encore quelques
heures et que sa situation sera stable d’ici là. Nicolas a l’habitude de bien
répondre aux médicaments dans les premiers temps.
Finalement, nous prenons la
décision d’y aller en se disant que s’il y a une chance que ce soit la dernière
fois que nous voyons Nicolas vivant, nous devons être présents. Mamie n’est
pas encore couchée. Elle s’en vient rapidement.
Nous faisons le chemin jusqu’à l’hôpital
dans un silence de mort. Je ne crois pas que maman et moi nous nous sommes dit
plus qu’une dizaine de mots. En arrivant, Nicolas semble somnolent. C’est
normal, la dose de médicament donnée est très puissante. Ils lui ont remis une
intraveineuse dans la tête pour lui injecter son médicament. Il nous fait
encore quelques convulsions, mais elles s’espacent. Il se stabilise
tranquillement. Nous le caressons. Nous le prenons, le berçons. Maman est
triste en le berçant, elle ne veut pas laisser mourir ce petit être tout chaud
au creux de ses bras, mais elle sait aussi que s’il part, ce sera le signe que
son corps ne pouvait plus supporter sa maladie, ce serait donc une délivrance
pour Nicolas.
Il est 3 heures du matin quand
maman décide d’essayer d’aller dormir dans la salle de famille. Je prends la
relève. Je le berce. Je tente de lui chanter une chanson, mais j’ai la voix qui
casse sous l’émotion. Je verse des larmes. Je lui dis de s’accrocher s’il veut vivre
et que nous trouverions une solution pour qu’il aille la meilleure vie
possible. Je lui dis aussi que s’il est tanné, fatigué, qu’il peut aussi se
laisser aller. Sa grand-maman l’attend là-haut les bras grands ouverts, j’en
suis certain.
Nicolas passe la prochaine heure
dans mes bras, sans convulser. Je le remets dans son lit et va rejoindre maman.
Je suis épuisé. Je me couche sur le sofa en face de maman. Je finis par
m’endormir.
François, je pense à vous! Je suis avec vous! Je pleure avec vous! Je vous embrasse! Marie-Hélène xxx
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